Brésil : Quand des soutiens de Bolsonaro utilisent WhatsApp pour des «fake-news».


Au Brésil, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro dispose toujours dans les sondages d’une confortable avance (57 %), face à son adversaire de gauche Fernando Haddad (43 %). Mais la campagne électorale devient de plus en plus agressive et invasive : Jair Bolsonaro aurait bénéficié du soutien d'entreprises privées qui auraient financé l'envoi de centaines de milliers de messages de propagande, via la messagerie WhatsApp.


Le scandale a bouleversé la campagne. Plusieurs investigations lancées par la presse brésilienne ont permis de montrer comment le parti social libéral de Jair Bolsonaro avait mise en place d’un réseau de communication parallèle par messagerie WhatsApp dans les mois et les semaines qui ont précédé l’élection.
Des groupes de discussion ont été massivement utilisés pour inonder de messages les électeurs et sympathisants de droite. Fernando Haddad s’est insurgé contre ce système financé par des entrepreneurs favorable à Bolsonaro. 

Elles auraient payé plusieurs millions d’euros à des agences spécialisées pour fabriquer et diffuser massivement des informations, parfois totalement fausses.
WhatsApp suspend des milliers de comptes
Les Brésiliens sont très friands de cette messagerie, notamment parce que les appels téléphoniques coûtent chers. 

Mais la dépendance à ce moyen de communication est telle qu’aujourd’hui, 40 % à 50 % des Brésiliens s’informent principalement sur WhatsApp et internet, surtout en matière de politique. Cela provoque ce que les experts appellent l’« entre-soi », selon la devise : « On ne voit que ce que l’on aime voir ».
S’informer ainsi renforce « l’isolement » de l’utilisateur, qui n’est confronté qu’à des suggestions conforme à sa propre opinion politique. Et cela favorise la diffusion massive de fake-news. La campagne électorale brésilienne en est la grande victime : les fausses informations sur la présidentielle ont pullulé sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.
Face à cette situation, l’entreprise WhatsApp a été assez réactive. Elle a rapidement annoncé la suspension de dizaines de milliers de comptes jugés coupables de diffuser automatiquement des messages à caractère politique. Parmi eux, celui de l’un des fils du candidat à la présidence. 

Il a vivement protesté, mais WhatsApp a répondu que son compte était lié à des agences suspectées d’envoyer massivement des messages de propagande politique. Et la bataille en ligne continue. Plusieurs groupes Facebook de femmes opposés à la candidature de Jair Bolsonaro ont été piratés, et leurs informations personnelles volées.

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