Etats-Unis : Un petit garçon de 9 ans s’est suicidé à Denver et le suicide repose la question du harcèlement scolaire.
Malheureusement, le cas de Jamel Myles n’est pas isolé. Jeudi 23 août, le suicide de cet écolier âgé de 9 ans à Denver, dans le Colorado, est venu s’ajouter à celui de plusieurs écoliers ces dernières années, qui ont sensibilisé les américains à ce phénomène. Le fait divers a largement été repris par les médias aux Etats-Unis.
Le harcèlement scolaire touche un élève sur quatre aux Etats-Unis
Pour moitié, les victimes sont des filles ou des garçons plus timides, plus sensibles, et un peu moins à l’aise dans leur peau. Leurs bourreaux sont essentiellement des enfants plus costauds et plus agressifs que les autres, qui imposent leur loi au reste de la classe. Ils ne représenteraient que 6% des élèves et, pour eux, les gays et les lesbiennes (supposés ou déclarés) sont des cibles de choix.
« Mon enfant est mort du harcèlement. Mon bébé s’est tué », a affirmé Leia Pierce, la mère de Jamel Myles, au Denver Post. Elle a aussi ajouté que son fils lui aurait confié être gay cet été. Avant de commettre l’irréparable, le jeune enfant aurait aussi dit à sa grande sœur que les autres enfants lui avaient dit de se suicider.
Campagnes de prévention contre le harcèlement
Le harcèlement scolaire fait l’objet de campagnes de prévention aux Etats-Unis, de la part du gouvernement fédéral et des états, qui disposent de lois. Le cyber-harcèlement et le harcèlement des jeunes LGBTQ (Lesbiennes Gay Bi Trans Queers) sont particulièrement pris en compte. Publié en mars 2017, un rapport de l’Institut de recherches américain RTI International revenait sur les violences infligées aux LGBTQ depuis 1990, date à laquelle elles ont commencé à être mesurées aux Etats-Unis.
Il soulignait « qu’en dépit que la société américaine soit devenue plus ouverte », les violences à l’encontre des LGBTQ n’avaient pas diminué. « La victimisation verbale et physique des étudiants durant leurs études est commune », précisait-il. Ces violences « érodent le sentiment de sécurité à l’école, diminuent l’assiduité et la réussite académique, et accroissent fortement les risques de suicides ».
Un enfant de 9 ans peut-il être conscient de son orientation sexuelle ? Pour un pédiatre contacté au téléphone, « tout est possible, des gens disent que, rétrospectivement, ils savaient ce genre de choses ». « Un enfant peut avoir conscience précocement de son homosexualité, mais il l’exprime dans la limite de son langage. Je n’ai jamais vu qu’un enfant fasse son ‘coming-out’, explique le praticien. Pour les parents, il faut être prudent dans la façon dont on reçoit cela. La question n’est pas à jeter à la poubelle, ni à prendre pour argent comptant, il ne faut pas enfermer l'enfant. Les choses doivent rester ouvertes. »
La responsabilité des adultes
Les adultes ont une énorme responsabilité par ailleurs. Il leur appartient de fixer les limites et de faire de l’école un endroit où la violence des adultes comme celle des enfants n’a pas sa place, un lieu de tolérance où tout le monde se sente en sécurité. Le coût du harcèlement est considérable, et les victimes parfois se rebellent.
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