La Corée du Nord a célébré samedi son sommet avec le Sud, saluant « une rencontre historique » qui ouvre la voie à « une nouvelle ère », après que les dirigeants des deux pays se sont engagés à préserver la paix et à dénucléariser la péninsule.
Le sommet, intervenu dans la Zone démilitarisée qui sépare les deux Corées entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in, est « une rencontre historique qui a ouvert une nouvelle ère pour la réconciliation et l’unité nationales, la paix et la prospérité », a déclaré l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Ce sommet « a pu être réalisé grâce à l’amour ardent du dirigeant suprême (Kim Jong Un, ndlr) pour le peuple et à sa volonté d’autodétermination », a déclaré KCNA.
« Péninsule non nucléaire »
L’agence a diffusé le texte intégral de la « Déclaration de Panmunjom » signée par MM. Kim et Moon à l’issue de la rencontre. Ce document contient la phrase suivante: « La Corée du Sud et la Corée du Nord confirment l’objectif commun d’obtenir, au moyen d’une dénucléarisation totale, une péninsule coréenne non nucléaire ».
Pendant des années, le régime de Pyongyang a affirmé qu’il ne renoncerait jamais à l’arme nucléaire, indispensable selon lui pour le protéger d’une possible invasion américaine.
Mais il a maintenant proposé qu’il soit l’objet de négociations en échange de garanties de sécurité, selon Séoul. M. Kim ne l’a toutefois pas mentionné publiquement lors du sommet de vendredi.
Dans un autre communiqué, KCNA a déclaré que les deux dirigeants avaient eu « un échange franc et sincère » sur des questions comme « assurer la paix dans la péninsule coréenne et la dénucléarisation de la péninsule ».
Le quotidien Rodong Sinmun, organe du parti unique nord-coréen, a consacré samedi quatre de ses six pages à l’événement, dont il publie 60 photos dont 15 à la Une.
Presse sud-coréenne prudente
En Corée du Sud, les quotidiens de samedi saluaient avec une certaine réserve le sommet intercoréen, relevant l’absence d’un engagement ferme et explicite du Nord à renoncer à son armement nucléaire.
Le journal conservateur Chosun relevait ainsi dans un éditorial que la rencontre avait été positive dans le sens où elle réparait les liens entre les deux Corées mais qu’elle laissait beaucoup à désirer concernant la dénucléarisation.
« Il s’agit d’un pas en arrière par rapport à ce qui avait été décidé en 2005 » dans un accord où la Corée du Nord, rappelle Chosun, promettait d’abandonner « toutes les armes nucléaires et les programmes nucléaires existants » et de recevoir des inspecteurs chargés de le vérifier.
Vendredi, après une poignée de main très symbolique avec le président sud-coréen, M. Kim a affirmé que la péninsule de Corée était « au seuil d’une histoire nouvelle ».
Premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la guerre de Corée (1950-1953), il s’est dit « submergé par l’émotion » après avoir franchi la bordure de béton de quelques centimètres de haut qui représente la démarcation dans le village de Panmunjom.
« Les deux dirigeants déclarent solennellement devant les 80 millions de Coréens et le monde entier qu’il n’y aura plus de guerre sur la péninsule coréenne et qu’en conséquence, une nouvelle ère de paix a commencé », affirment MM. Kim et Moon dans la « Déclaration de Panmunjom ».
Après avoir signé ce texte, MM. Kim et Moon se sont donné l’accolade, au terme d’une journée de chaleureux témoignages d’amitié entre deux hommes.
Les deux voisins ont indiqué qu’ils chercheraient à rencontrer les Etats-Unis, peut-être aussi la Chine, « en vue de déclarer la fin de la guerre et d’établir un régime de paix permanent et solide » sur la péninsule.
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