Burundi : Les utilisateurs des véhicules transvilles en Mairie de Bujumbura demandent Où sont les gares.
Les utilisateurs des véhicules transvilles en Mairie de Bujumbura déplorent l’inexistence de gares routières pour ce genre de véhicule. La Mairie tranquillise. Elle indique qu’en conjuguant les efforts on va trouver une solution à ce problème.
Lundi le 19 février 2018, le jour s’est bien annoncé sur la soi-disant gare routière des transvilles située dans le quartier industriel, zone Ngagara, commune Ntahangwa en face du siège de l’Office des Transports en Commun (OTRACO). La journée était ensoleillée. Situation contraire à la veille où il avait plu.
Un fourmillement de camions faisant le transport en ville voire à l’intérieur du pays attendent d’être sollicités. A travers eux, des espaces laissent voir le terrain encore boueux avec des parties jonchées d’herbes. Plus loin encore, au milieu des transvilles stationnées, un petit kiosque en planches se dévoile. «C’est la toilette qui appartenait à un particulier. Les transporteurs s’en sont accaparé et l’utilisent par force», lâche un transporteur. Un petit restaurant est tenu aussi au milieu de ces camions.
Au nord de la gare, une belle maison en briques cuites construite par la Mairie embellit les lieux. Cependant, la maison était fermée. «C’est cette maison que la Mairie de Bujumbura nous a présenté comme toilette. Elle abrite des sièges qui n’ont pas d’eau», déplore Augustin Sibomana, représentant légal de l’Association des Chauffeurs du Parking Transvilles du Burundi (ACTB).
Manque de gare, plutôt un problème majeur
« Si c’était seulement le problème de ces sièges qui ne fonctionnent pas, il serait résolu le plus tôt possible. Plutôt le problème majeur c’est le manque de gare routière », déclare M. Sibomana. Ici, il parle de la gare routière située au quartier industriel qu’il qualifie de base.
Celle-ci sert, selon M. Sibomana, plus de 600 personnes, les familles exceptées. Et de clarifier : « Nous avons plus de 200 camions qui stationnent ici. Chaque camion a un chauffeur et un rabatteur. En plus de cela, il y a à peu près 100 commissionnaires et plus de 40 porte-faix ».
M. Sibomana rappelle que la Mairie leur a octroyé cette gare routière au mois de juin 2017. « A cette occasion, nous avons démontré à la Mairie que ce terrain argileux dépourvu de caniveaux nécessite d’être aménagé afin de remplir les conditions d’une gare routière. La Mairie a apparemment compris nos inquiétudes. Mais jusqu’aujourd’hui, nous avons adressé des correspondances à cette institution, une au mois d’août 2017 pour demander l’aménagement du lieu, mais en vain. Une autre correspondance qui n’a pas également eu de réponse a été adressée à la Mairie au mois de novembre. Elle rappelait la précédente », signale-t-il.
Les impôts et taxes restent indispensables
M. Sibomana fait remarquer que les transporteurs qui utilisent les transvilles ne cessent de payer les impôts et taxes.
« Pourtant, la Mairie nous explique que ceux-ci sont utilisés dans le développement du pays, notamment dans la construction et la réhabilitation des infrastructures routières. Mais voilà que dans tout le pays, nous n’avons pas de gares routières pour les transvilles», s’inquiète-t-il. Cependant, il souligne que dans la Mairie, les endroits où les utilisateurs des transvilles acceptent de travailler officiellement se trouvent à Kanyosha dans la commune Muha, à Jabe dans la commune Mukaza, au marché de Kamenge et au quartier industriel dans la commune Ntahangwa.
« Les taxes sont payées selon la catégorie des transvilles », rappelle-t-il. Pour le droit de stationnement qui est payé mensuellement, un camion remorque qui assure le transport local paie 100.000 FBu, un camion simple d’une capacité de 10 tonnes et plus paie 40.000 FBu, un camion simple d’une capacité inférieure à 10 tonnes paie 30.000 FBu, un camion benne paie 30.000 FBu et une camionnette (transport en ville) paie 15.000FBu.
Et de continuer : « En plus des frais de stationnement, nous payons également la taxe municipale. Exemple : un camion de type Dyna de 3 tonnes paie 20.000 FBu par an tandis qu’un camion de type Fuso de 5 tonnes et plus paie 50.000 FBu par an ».
Il demande que la Mairie exonère au moins un mois ces taxes et permet aux propriétaires des transvilles de construire eux-mêmes les gares routières.
Position de la Mairie
Astère Ndayisaba, assistant du maire de la ville de Bujumbura reconnait quelques problèmes des transporteurs utilisant les transvilles. « La Mairie a des projets pour aménager les gares routières pour ces transporteurs. Cela va de pair avec l’installation des latrines et l’adduction d’eau ainsi que tout autre besoin de la gare », tranquillise-t-il.
Toutefois, il estime difficile l’exonération d’impôts et de taxes pour ces transporteurs, car cela est du domaine de la loi.
Et de conclure : « Nous sommes en contact avec ces transporteurs. D’ici peu de jours, nous allons trouver ensemble des solutions aux problèmes qui hantent le métier ».
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