L’Autriche est secouée par un scandale depuis plusieurs jours, concernant le FPÖ, le parti d’extrême droite faisant désormais partie du gouvernement. L’un des membres du parti est accusé d’antisémitisme.
Udo Landbauer, 31 ans, une figure montante du FPÖ, est au cœur de la tourmente. Il s’est présenté, dimanche dernier, aux élections provinciales de Basse-Autriche, deuxième land le plus peuplé du pays. Mais plus que son score, environ 15% des voix, c’est sa candidature qui a été très commentée ici en Autriche.
L’hebdomadaire autrichien Falter a exhumé des carnets de chants dans lesquels on trouve plusieurs strophes faisant l’apologie du IIIe Reich. Problème : ces carnets appartiennent à « Germania », une corporation d’extrême droite dont Udo Landbauer a dirigé une section locale. Dans ce recueil de chants, on peut lire : « Mettez les gaz, vieux Germains, on peut arriver au septième million », une référence aux six millions de juifs tués durant la Seconde Guerre mondiale. Udo Landbauer, lui, se défend en affirmant qu’il ne connaissait pas l’existence de tels chants. Il a toutefois décidé de se mettre en retrait de cette corporation. Le parquet a ouvert une enquête.
Le chancelier Sebastian Kurz poussé à intervenir
Après ces révélations, Sebastian Kurz, qui a choisi de faire alliance avec le FPÖ pour diriger le pays, a dénoncé des textes « racistes, antisémites et absolument répugnants ». Le président fédéral, l’écologiste Alexander Van der Bellen lui a demandé le retrait de la candidature d’Udo Landbauer. Sans succès puisque ce dernier a pu compter sur le soutien du vice-chancelier, également chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache ainsi que sur le soutien d’Herbert Kickl, ministre de l’Intérieur, lui aussi membre influent du FPÖ.
De nombreuses réactions de citoyens autrichiens
Le débat sur l’antisémitisme supposé du FPÖ est ravivé et divise partisans et opposants. Lors du bal du parti, le week-end dernier, le chef Heinz-Christian Strache a tenu à condamner toute forme d’antisémitisme. Mais dehors, au même moment, plus de 8 000 personnes manifestaient pour dénoncer les nombreux dérapages du parti. Du côté des représentants de la communauté juive d’Autriche, là aussi peu de doute sur la nature du FPÖ : ils ont ainsi annoncé qu’ils boycotteraient toutes les cérémonies de commémoration auxquelles participera le parti d’extrême droite.
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